Fil de vie

Quelques semaines plus tôt.


Refuge des Embruns.


Au soir.


« Comment en est-on arrivé là ? »

Il pleuvait, dehors ; l'orage grondait, plus loin dans la vallée. Halfjar s'était encore enfermé dans le bureau de Daniel, celui du maître de la guilde. Il y passait ses soirées à ressasser les derniers jours qui avaient vu se précipiter le déclin de Marchebruine. Rivé dans le fauteuil de son prédécesseur, il contemplait le vide de son existence, songeant au présent, et à ce que serait l'avenir.

Ce n'était qu'après coup qu'il ne comprit que trop bien pourquoi ses autres camarades avaient été congédiés avec tant d'empressement. La bataille contre les Havregenet, qui devait les voir libérés de l'emprise de la démoniste Aurys Cisca, réceptacle vivant d'Agnica Rivesonge, avait été terrible. Terrible ; c'était le mot : elle avait laissé ennemis comme alliés exsangues, amputés d'une bonne part de leurs effectifs respectifs. Mais l'issue final... Halfjar n'aurait jamais pu s'y résoudre. Daniel lui avait coupé l'herbe sous le pied, et s'était sacrifié, avec d'autres, pour maintenir enfermée l'âme d'Agnica, ailleurs, quelque part dans le Néant. Quand le rôdeur disparut au terme du rituel qui scellerait son destin, un grand vide pesa des lors sur les épaules du nain, qui assurément s'attendait à tout, sauf à devoir prendre à la hâte les rennes d'une guilde dont il ne restait plus grand-chose, sinon des noms de morts, de disparus, et un refuge en ruines.

Sur le chemin du retour, il était dorénavant seul. Il ruminait, sur ce qu'il allait advenir des autres ; ceux qui habitaient encore les Embruns. Qui s'en occuperait ? Daniel n'était plus là ; il ne reviendrait pas. Il avait su se montrer convaincant, quand il lui fit promettre de n'essayer sous aucun prétexte de le tirer hors de sa cellule astrale : en aucun cas Agnica ne devrait en sortir. Le guerrier franchit la muraille du refuge, sans que Créon soit là pour l'accueillir. Un soupir. Une fois le pied à terre, aux regards qui se portaient vers lui, hagards, déboussolés, Halfjar eut presque du mal à trouver les bons mots pour réconforter les autres. Les stigmates de l'assaut mené contre le refuge, celui qui avait précédé la bataille des Havregenet, demeuraient vifs.

« Vous tous, écoutez... je ne suis peut-être pas Daniel Varenne, mais je ferai tout ce que je peux pour vous protéger. Ce refuge est aussi le mien, désormais, et il ne saurait en être autrement. »

Il ne pouvait en être autrement. S'il avait certes accepté la promesse de son ami, un espoir gisait au fond de son cœur.  Il lui était tout simplement impossible de laisser s'effondrer ainsi la guilde.
À partir de ce moment, Halfjar prit son rôle très au sérieux, comme tout le reste, sans pour autant qu'il se considérât à un seul instant remplacer Daniel. Il supervisa la fin des réparations du refuge, fit faire des sépultures décentes pour celles et ceux qui n'en disposaient pas encore, s'assura que la relative et fragile auto-suffisance de l'abbaye serait perenne, et surtout, il prit sous son bras fort ses habitants. Si Duüm, Eliphas et Leïla étaient de bonne compagnie, il s'assura davantage que Paul, Samuel et ce qui restait de la bande d'adolescents du jeune Anthony gardent un repère solide, lui-même, en l'occurrence. Il fit perpétuer en eux le goût de l'effort ; il y avait toujours fort à faire, au refuge et dans ses alentours. Comme le temps était long et le chagrin tenace, il entreprit même de dispenser à la bande son meilleur savoir, celui du combat ; chaque matin, après les routines habituelles à l'écurie ou au poulailler, il les emmenait tous s'entrainer sur le terrain, armés de gourdins, de bâtons et d'épées en bois qu'il avait parfois lui-même fabriquées, et en dépit de leur jeune âge, les fit savoir se débrouiller au moins un peu avec une arme. Il écoutait leurs peines, comme leurs espérances. Pour Moren et Lilia aussi, il essayait d'être présent, et d'apaiser au moins un peu la perte de leur ami Damien, lui aussi fauché trop tôt par la mort. Un soupir.
Les finances de Marchebruine n'étaient déjà plus au beau-fixe, même avant l'assaut démoniaque ; les réparations, coûteuses, étaient un heurt de plus. Quand il en avait l'occasion, Halfjar quittait le domaine pour battre la campagne et la forêt, et poursuivre l'œuvre fondamentale de la guilde ; celle de défendre les plus faibles. Parfois, il emmenait un adolescent ou deux avec lui, quand le danger ne se faisait pas sentir. Il put de la sorte maintenir la trésorerie tout juste à flot, de quoi continuer à faire vivre le refuge sans craindre la banqueroute totale.

Les jours passaient. Ses camarades, ses amis, lui manquaient. Où étaient-ils diable allés ? Reviendraient-ils ? Il passait parfois des heures entières muré dans le silence. Un silence glacial ; celui de la solitude. Car les couloirs de l'abbaye, la salle de réunion, les dortoirs, étaient désespérément vides. Un soupir. Il occupait ses nuits dans le bureau de Daniel à lire et relire les rapports et les dossiers de la guilde. Ceux des aventures auxquelles il avait pris part, mais aussi et surtout ceux de celles dont il n'avait que le récit fait par Daniel. Il les avait déjà certes feuilletés par le passé, en diagonale, plus par curiosité et par injonction de Daniel lui-même que par réel intérêt ; mais cette fois-ci, il voulait savoir. Il avait vu Rivesonge. Il avait vu cette vision cauchemardesque. Il avait vu la Carnésia, et tant d'autres horreurs indicibles. Un soupir. Halfjar s'informait dans le détail des péripéties, et comprit, dans une certaine mesure, quels sinueux sentiers avait pu conduire Daniel à devenir l'homme qu'il était avant de disparaître dans le Néant, peut-être à tout jamais. Un soupir. On le surprit parfois, au petit matin, endormi dans son fauteuil, après avoir été happé par le sommeil la veille, en pleine lecture.

Les jours passaient. L'espoir diminuait d'envergure dans le cœur du nain, quoiqu'il restait toujours présent.

Tout changea dés l'instant où il reçut un matin une lettre signée du nom de Varenne, écrite de la main de sa fille, Evey. Elle lui demandait de venir. Elle avait un moyen de sauver Daniel. Elle battait le rappel pour Marchebruine.

Un soupir.

Lorsque de Rosandre ne veillait pas sur l'état de Halfjar, la Prêtresse pouvait être vue à arpenter le refuge, mains croisées à son bas-ventre. En journée, sa capuche était abaissée sur ses yeux, pour cacher ces derniers de la luminosité ambiante. Quelques mimiques disgracieuses saisissaient son faciès lorsque de rares rayons réussissaient à se faufiler jusqu'à elle. Lorsque la nuit couvait le refuge de ses ombres, l'Esseulée dévoilait sa chevelure blanche, sa capuche se rabaissant entre ses omoplates.

La femme affichait un air serein en quasi-permanence. Ses nouveaux camarades étaient loin d'imaginer le combat latent qui prenait place en son esprit. L'Ombre contre la Lumière, s'efforçant à le transformer en "Ombre avec la Lumière". Les deux énergies devaient cohabiter, en parfait équilibre. Pour cela, la Prêtresse avait souvent besoin d'être seule, pour être le plus au calme possible. En image figurée, l'utilisation de la Lumière baissait la jauge de l'Ombre, et inversement. Il fallait que les plateformes de la balance restent au même niveau, toutes deux. Sans quoi, la dévote du Culte risquait soit de se replonger à nouveau corps et âme en la Lumière; soit elle risquait de se laisser tenter par ces murmures... Ah, ces murmures. Si doux à l'ouïe, et pourtant si violents à l'esprit.
Antarès avait su attirer son attention. Les voix chuchotées de l'arme, avaient effleuré l'esprit de la Prêtresse comme une douce mélodie éveillant les sens. Ambriel savait pertinemment bien que ses questions sur le sujet, étaient inutiles: ils n'avaient pas confiance en elle, du fait de sa croyance.
Positionnée devant la stèle aux morts, relevant son regard nacré sur l'immense arbre offrant des racines comme tombe, l'Aveugle ne pouvait s'empêcher de réfléchir à la question: comment pouvait-elle acquérir leur confiance, alors que depuis le début, on attribuait son appartenance à un groupuscule ayant visiblement fait mouche auprès des Marchebruine ?
Il allait lui être plus difficile de se faire une place, par cette méfiance que Priam et Varenne avaient à son égard.

Dans la même chambrée que Estrée, Ambriel se reposait. Tout du moins, elle essayait. Avant de se coucher, l'Aveugle avait tenté d'écrire le début du rapport - comme le lui avait demandé Varenne -, mais en vain. La concentration exigée pour un tel exercice, du fait de son handicap, dépassait ses capacités: elle était trop épuisée du voyage pour réussir à aligner plusieurs mots correctement. Estrée lui avait proposé son aide, afin d'être sa main: Ambriel dictait, et Estrée écrivait. D'abord dubitative, expliquant à la Sorcière que Varenne n'avait aucune confiance en elle et que cette dernière serait bien plus difficile à obtenir (puisque le Maître pensait la femme affiliée à Rivesonge), de Sylandre avait réussi à la convaincre: ce n'est pas en se faisant aider, que Varenne pointerait du doigt son appartenance à l'ordre tant craint. La Sorcière avait ensuite expliqué à de Rosandre, que Priam avait eu recours à un rituel, s'arrachant les yeux volontairement mais pourtant toujours doté de la vision.
Ceci avait donné à réfléchir à la Prêtresse. Allongée dans son lit, délestée uniquement de ses épaulières et son bâton, Ambriel laissait ses pensées divaguer vers des songes plus doux. Voir le monde manquait terriblement à la dévote. Voir autrui également. Ambriel ignorait à quoi pouvait ressembler ses camarades: elle ne les voyait que par des traits flous, les reconnaissant à leur silhouette. Et s'il existait un rituel à sa portée, qui lui redonnerait sa vision...? C'est dans ces espoirs, que Ambriel aura sombré dans un lourd sommeil.

Lourd sommeil, pourtant entravé de cauchemars. Son esprit était agressé, provoquant des tremblements à sa main droite, le poignet se tordant par moments. Le mal, qu'elle avait ressenti, lorsqu'elle avait laissé ses dons étudier les alentours du domaine... Cette corruption, étouffante, qui lui avait sauté à la gorge. Que se cachait-il, dans ces marécages ? Que risquaient-ils, à s'y rendre ? Peur, crainte, mais aussi attirance, curiosité. L'Esseulée ressentait tout cela. Le Vide qu'elle avait effleuré de sa vision mystique, résonnait encore en elle... Mais ce Fel, faisait disparaître tout désir de s'en approcher.
Ce n'est qu'aux alentours de quatre heures du matin, que la femme aura enfin réussi à trouver un sommeil salvateur. C'est cernée qu'elle se sera montrée à ses camarades au petit matin, pourtant souriante.

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La nuit fut des plus éprouvantes. De constitution faible, en comparaison du Gardien et de Alfredson, Ambriel n'avait pu supporter bien longtemps la torture des Luveris, même s'ils se contentaient de ruer des coups.
Le corps de la Prêtresse était meurtri. S'il avait s'agit de torture mentale, de Rosandre aurait été la plus résistante, pouvant même donner des conseils en la matière. Mais la torture physique ? Elle y était la plus novice, sur les trois emprisonnés. Côtes brisées, hématomes multiples recouvrant son corps, visage si agréable à la vue en temps normal désormais atteint par les coups. Retenue par les chaînes, Ambriel laissait son corps se reposer autant qu'elle le pouvait.
Son regard alternait entre peine et colère, entre douceur et noirceur. Des murmures se faisaient entendre par moment autour d'elle, l'invitant à se laisser aller aux méandres du Vide et de l'Ombre. Mais, comme dit, son mental est d'acier, même si son corps est de papier. L'Aveugle ne laissait pas ces voix lui faire perdre raison.

Mais, Ambriel ne pouvait s'empêcher de ressentir un sentiment haineux. La diplomatie fonctionnait, et tout était fichu en l'air. Eden avait été désigné comme chef de groupe, mais il n'avait pas été écouté. Voila le résultat: Eden, Alfredson et elle enchaînés comme des bêtes, obligés de manger la nourriture des porcs et boire dans des bacs d'eau sales. De Rosandre en tout cas, n'aura pas eu la force de manger, juste de boire. Restant recroquevillée la plupart du temps pour cacher son corps nu.

Ambriel restait la plupart du temps au sein de l'infirmerie, allongée sur un flanc, regard fixé sur le mur. Le premier jour suivant le sauvetage, la Prêtresse se redressait parfois sur sa couche. On pouvait la voir tenter d'invoquer la Lumière au creux de sa dextre, pour s'octroyer des soins personnels. Mais la magie sacrée vacillait vite, s'éteignant au profit de volutes d'Ombre se formant dans l'autre main. Au fond de son regard d'aveugle, couvait une colère latente, risquant d'exploser à tout moment. La noirceur que certains auront pu voir en la fixant, refaisait surface, balayant toute trace de compassion. Lorsque sa peine prenait le dessus, des murmures sombres se faisaient ouïr autour d'elle. Alors, l'Esseulée, avec une conviction implacable, leur hurlait de s'en aller et de la laisser en paix: "Je ne sombrerai pas". Telle était la phrase qu'on pouvait l'entendre répéter. Ambriel était instable. Non pas dangereuse pour les siens, mais pour elle-même.
Ce jour là, de Rosandre n'aura adressé la parole qu'à Estrée, si celle-ci venait.

Le deuxième jour, à savoir samedi, la dévote - à la démarche incertaine du fait de ses côtes douloureuses - aura montré le bout de son nez en dehors de l'infirmerie. Ses tentatives d'invoquer la Lumière s'amélioraient. Ses méditations et ces jours de repos, permettaient à l'Aveugle de se concentrer sur soi-même, afin de refaire l'équilibre entre ses deux énergies. Tendresse et douceur reprenaient place au sein de son regard, l'ombre effrayant de son âme s'enterrant à nouveau. Elle n'était pas encore totalement "guérie": ses collègues pouvaient la surprendre à fixer le sol pendant de longues minutes, voire heures, sans faire attention à ses alentours. La rancœur se disputait avec la sérénité sur son faciès: il ne s'agissait là, que de sa concentration pour retrouver la paix.

Ce ne sera que dimanche, que l'Aveugle aura retrouvé son comportement normal. Ce ne sera que dimanche, que les murmures ne suivaient plus les pas de la Prêtresse. Ambriel souffrait toujours de ses côtes, mais son mental était d'acier.

Disparaissant sous des volutes gangrenées, par le biais de Clarisse, Ambriel de Rosandre aura disparu de la vue de ses camarades subitement.
Le voyage fut court, mais éprouvant, toujours aussi perturbée de changer de plan du fait de cette magie verte.

La Prêtresse sera arrivée dans un sous-sol, pourtant bien aménagé: aucun cercueil sombre ni cadavre n'embellissait le lieu. C'était même assez coquet. Clarisse ne perdait pas de temps: elle aura fait s'asseoir Ambriel rapidement...Pour paralyser cette dernière à l'aide d'un artefact. La démoniste n'avait pas d'autre d'anesthésiant, et elle ne pouvait se permettre que sa patiente ne bouge durant l'opération.
Globe oculaire retiré d'une pince, nerf optique coupé d'un scalpel, puis œil de verre placé dans l'orbite vide... Rapide, n'est-ce pas ? Pourtant, ce fut des minutes abominables pour l'Esseulée. Incapable de bouger, ni de parler, ce ne sera que des gémissements empreint de douleurs qui se seront fait entendre. Une sueur perlait sur son front, dès les premières secondes de l'opération. Avant de perdre connaissance.

A son réveil, la douleur fut toute aussi intense. Un cri d'agoni s'échappa de ses lèvres. Crachant toute son énergie, tout l'air de ses poumons, en une supplique effroyable. Mais Clarisse aura su apaiser sa douleur d'une illusion, pour lui demander combien de doigts elle voyait. Ambriel, naturellement, aura répondu du tac au tac: "CINQ !". Avant de réaliser... Qu'elle voyait. Faisant fi de cette douleur qui lançait des piques dans son crâne, un sourire béat vint naître sur les lèvres de la Prêtresse. Elle voyait ! Avec effarement, elle observait ses alentours, clignant vivement des yeux. Certes, cet objet en verre était gênant pour le moment, dans son orbite: il lui fallait s'y habituer.

Néanmoins, la démoniste se montra honnête: après l'opération, Ambriel pouvait voir car la magie faisait encore effet, cette dernière liant encore le nerf optique à l'artefact. Mais dès demain, tout finirait par disparaître. Il lui fallait attendre plusieurs jours, avant de retrouver une pleine capacité de vision. Que cela s'améliorerait de jours en jours.

L'Aveugle a attendu des années pour retrouver sa vue. Elle pouvait attendre encore quelques jours, non ?

Par sécurité, Clarisse aura gardé la Prêtresse chez elle pour la nuit, promettant d'être sage. Il lui fallait veiller sur sa patiente. Ce n'est donc qu'en milieu de matinée, après avoir mille fois remercier Clarisse, que la Prêtresse aura fait son retour au Refuge.

Son œil droit, arborait une teinte d'un bleu délavé, sans pupille. L'autre, quant à lui (celui possédant l’œil de verre), était d'un bleu vif, également sans pupille. Ambriel, à son retour, ne semblait pas capable de discerner ses alentours. Assurant qu'il lui fallait quelques jours pour s'habituer à l'objet. Pourtant, la dévote se sera approchée de ses camarades, proche. Distinguant enfin leur trait, un sourire angélique, presque innocent, sublimant son faciès.

Mais le contre-coup survint rapidement. Ce sera une après-midi de repos, qui s'imposa à Ambriel, dans sa chambrée. Parfois, on pouvait l'entendre geindre de douleur ou sangloter, la douleur encore vive...Avant de se droguer aux substances données par la démoniste, pour effacer celle-ci.

+10

Émerveillée. Tel est le mot qualifiant Ambriel, ces derniers jours. La Prêtresse passait ses journées au dehors, se promenant du potager jusqu'aux écuries. Elle posait son regard sur tous les détails, s'attardant sur un simple potiron, sur une fleur, sur les visages de ses camarades. Un large sourire embellissait son faciès, ravie. Semblable à une enfant découvrant quelque chose de nouveau. La vue offerte par sa prothèse oculaire était encore floue, il lui fallait se concentrer et être relativement proche de la personne ou l'objet pour le discerner: mais ça s'améliorait de jour en jour.
La joie qu'elle connaissait, lui faisait oublier son conflit intérieur entre l'Ombre et la Lumière. A vrai dire, l'équilibre était parfait entre ces deux puissances, ces derniers jours.

C'est au milieu de la nuit, que Ambriel et Kriss seront rentrées ensembles au Refuge. Cette dernière semblait quelque peu alcoolisée, et la Prêtresse restait proche de l'Elfe: sûrement pour éviter une chute de celle-ci ou un égarement dans les bois. Discutant encore un peu, l'Esseulée aura ensuite incité Kriss à aller se coucher, et à boire beaucoup d'eau au lendemain pour éviter la gueule de bois...
Que s'est-il passé en Hurlevent, encore...?