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 [Daniel Varenne] Retour, renaissance

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Halfjar Skaldhammer

Halfjar Skaldhammer


Messages : 88
Date d'inscription : 11/10/2020

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MessageSujet: [Daniel Varenne] Retour, renaissance   [Daniel Varenne] Retour, renaissance EmptyDim 11 Oct - 14:19


Citation :
À la réflexion, ce n'était pas si terrible.

Le rôdeur était appuyé sur les murs qui portent le rôle de barrière et protection contre le reste de la forêt d'Elwynn. Ils étaient comme une frontière qui assurait leur indépendance, leur exil. En les passant, il foulerait de nouveau le territoire de Marchebruine, de son foyer. Ce serait un instant mémorable, en tout cas pour lui. Enfin, après deux mois d'entraînements et d'activités n'ayant guère de lien avec les siens, enfin pourrait il reprendre sa véritable place. Retrouver ces gens qui lui sont chers. Ses frères et sœurs, aux côtés desquels il a affronté ce que ce monde a de pire à offrir.

C'est un lien éternel qui s'était forgé ce soir là, entre les protagonistes ayant envahi le manoir de Rivesonge. L'entraide, la camaraderie, ont su tenir tête à l'horreur, pour que tous puissent s'en tirer. Il n'y avait pas de fuite, il n'y avait pas de lâche. Ceux dont les jambes cédaient étaient toujours récupérés, car tous savaient qu'ils ne seraient pas seuls lorsque viendrait leur moment de faillir.

Ils avaient manqué à Daniel.

Son cœur se serra. D'inquiétude, de crainte. D'appréhension. Il n'était pas certain que tous répondraient une nouvelle fois à son appel. Pas parce qu'ils le trahiraient, ni parce qu'ils auraient tourné leur allégeance à d'autres causes, mais plutôt parce que lui-même a changé. Dans sa quête de pouvoir, de progression, il a peut être commis l'irréparable. Peut-être que les siens vont finir par ne plus le reconnaître comme leur maître, ou pire, comme leur frère. Cette peur était instinctive, animale. Elle l'empêchait de finir sa route, d'enfin passer le premier pied à l'intérieur de son territoire.

Ah, pourtant, qu'est-ce qu'il avait à y faire. Envoyer les lettres de rappel aux adresses laissées par chacun. Remercier les ouvriers pour leurs travaux, et vérifier l'état des rénovations peut être terminées. Serrer dans ses bras chacun des citoyens de la guilde, qui par leur présence ont permis à ce foyer de perdurer. Moren et Damien, les deux adolescents, qui deviendront des adultes fiables et volontaires. Lilia, son assistante, dont l'aide a été précieuse face au cauchemar bureaucratique. Hauteville, qui protégeait le Refuge de sa veille fiable et continue.

Et il y avait les autres.

Ses pensées allèrent jusqu'à Olivia. Il se souvient de son visage, de son expression alors qu'il la congédiait presque. La médecin était tant volontaire, désireux de se dépasser pour ne pas être un poids mort pour la guilde. Quitte à devoir suivre le chemin des ombres – voie qu'il lui avait interdit. Elle n'était pas faite pour ça. Son empathie était un de ses talents, lui ôter serait trahir sa nature profonde.


Comment allaient Valten et Tyanaïs ? S'il les avait brièvement croisés là où lui-même s'était entraîné, il n'avait pas eu la possibilité de les fréquenter et de leur parler, pour s'enquérir des raisons de leur présence là-bas. Il espérait que tout allait pour le mieux pour le couple. Que leur enfant était en sécurité – car, de parent en parent, il partageait leur appréhension.

Et Willen. Comment va-t'il ? Il recevait parfois des nouvelles de son entraînement par le biais de leurs alliés de la tour, entretenant une correspondance régulière avec son amie Sulica. Il avait entendu bien des compliments sur son acharnement, sa volonté conséquente de réussir ces épreuves et cette formation si difficile. L'amour des ragots de la mage l'avait même portée à lui communiquer son rapprochement de la jeune Jenna, un élément qui n'aura pas été sans grandement satisfaire Daniel. Le guerrier adolescent devient un homme, dans son corps comme dans son cœur.

Il n'avait eu que peu de renseignements sur la destination d'Ashkiel. Mais il s'en contentait. La relation entre l'elfe et le rôdeur n'a jamais été simple, et les débuts furent souvent perturbés par une légère inimité – essentiellement due au caractère inconstant du maître de guilde. Avec les semaines, cependant, ils s'étaient rapprochés. Découvrant, chacun, qu'il y avait beaucoup à savoir et comprendre chez l'autre. Il n'oubliera jamais les mots qu'il lui tint sur la plage de Strangleronce, lorsqu'il l'avait invité à guetter le ciel pour chercher l'étoile de Seth.

Les nouvelles de Leytha était rare, qu'elles soient de la sauterelle ou de ses maîtres. On lui aura dit qu'elle était une élève difficile et pénible, elle aura dit que ses professeurs étaient arriérés. Aucun ne semblait satisfait de l'autre, et pourtant, aucun n'était prêt à abandonner. Chaque parti ressentait le potentiel de l'autre, et Leytha savait qu'elle avait beaucoup à apprendre d'eux. Les formateurs Methredins, de leur côté, avaient conscience de la part d'ombre d'Omh, de sa résolution et de sa motivation. Et ce sont les qualités essentielles pour qui cherche à trouver sa voie dans l'ombre : persévérer, quitte à se perdre.

Il y avait aussi Halfjar, qui était parti pour rejoindre les siens. Daniel en était persuadé, ce nain incarnera le futur de la guilde, et il est l'un de ceux qu'il voit le mieux gravir les échelons, pour un jour peut être le remplacer lui. Un nain fiable, avec des valeurs qu'il ne trahira pas. C'est ce genre d'être qu'il est ravi de côtoyer, car il en dans la phalange un balise par rapport à ses actions. Une ancre, qui n'hésiterait pas à le reprendre si sa conduite venait à devenir trop extrême. Daniel espéra qu'il reviendra satisfait de sa quête personnelle. Et surtout, vainqueur.

Il eu aussi une brève pensée pour Jared, qui les avait quittés sans prévenir et sans jamais revenir. Au fond, il était rassuré, et satisfait de sa décision, car c'est sa fuite de la confrontation qui lui épargna des horreurs qu'il n'aurait probablement pas supporté. C'est un jeune homme sensible, mais au bon cœur : il mérite de continuer de vivre sans être maudit par le savoir.

Il ne savait littéralement pas où était passée Kriss. Elle avait laissé un mot, un seul : "Je reviens, salut", avant de disparaître avec son gyrocoptère et la majorité de ses affaires. Il lui faisait confiance, elle reviendrait. Après tout, elle n'était jamais partie alors qu'elle en a eue l'occasion un si grand nombre de fois.

Gloria, elle, il avait eu l'occasion de la revoir plusieurs fois pendant ces derniers mois. Elle semble bien se porter, et continuer son entraînement : elle a l'air fiable, et sera certainement une recrue de choix pour la guilde dans ses aventures et tribulations. Il se sentait un peu coupable de l'inviter dans ce cercle de savoir destructeur, mais elle avait été prévenue, et ne semble guère motivée à l'idée de se débiner.

Puis, il pensa à tout les autres. Angast, la mage pénible mais tragique. Eve, la paladin qui était prêtre à commettre l'ultime sacrifice pour permettre à leur groupe de vaincre la Carnesia. Tout ces gens rencontrés sur leur parcours, qui avaient placé des espoirs en eux, ou qui avaient combattu. Il pensa à tout ceux qui avaient perdu la vie dans la si courte existence de Marchebruine. Ils étaient trop nombreux, les pertes arrivaient trop souvent. Et chacune était un véritable pieu dans son cœur. Avec le temps, il avait cependant réussi à en faire l'édifice de sa motivation, et de sa résolution ; la pierre angulaire de sa recherche de pouvoir.

On pourrait targuer Daniel d'être un homme enfermé dans le passé, qui est prêt à se condamner pour protéger le futur. Mais il est un être singulier, lui qui n'était rien. Car avant d'être Maître de Marchebruine, Daniel était avant tout un homme simple. Il n'avait pas de grande ambition, il n'avait pas de grand désir. À dire vrai, il ne souhaitait qu'une seule chose : parvenir à être heureux. Tout ce qu'il a eu, il l'a obtenu à force de travail acharné. S'il sait manier l'épée avec un certain brio, c'est parce qu'il a passé de longues années à battre des mannequins ou l'air avec son fer, à s'en marquer la peau à en saigner. S'il sait manier l'ombre, c'est parce qu'il a frôlé la folie à s'enfermer dans des endroits clos pour maîtriser ses instincts.

Mais ce n'était pas assez.

Il ne restait qu'un homme sans talent.
Un homme faible.

C'est peut être le pire des constats : se rendre compte que malgré toute sa volonté, toute la force que l'on emploie à s'entraîner continuellement. À s'échiner, jour après jour, à suivre un régime stricte pour ne pas épuiser son corps. À manquer une partie de sa jeunesse, à force de travail, et de recherche de l'indépendance vis à vis sa famille chaotique et dysfonctionnelle qui ne faisait que le condamner au bas de l'échelle. Il n'était pas Seth, il n'était pas Livià : son talent n'a jamais été naturel.

Dans un soupir, Daniel s'appuya la tête contre la pierre refroidie par les vents d'hiver. Son pied était toujours là, à l'intérieur de la Forêt d'Elwynn, à l'extérieur du Refuge des Embruns. Ses yeux s'embuèrent, alors que ses songes voyagèrent jusqu'à ses amis d'enfance. À Sylvio, qui n'aura jamais connu le monde en dehors de Gilnéas. À Seth, son frère. Le chef naturel, charismatique, qu'il aurai suivi jusqu'à sa mort. À sa petite sœur spirituelle qu'est Livià, qu'il aurait protégé contre mille soupirants – elle ne méritait que le meilleur, Seth. Son cœur se serra, comme à chaque fois qu'il pensait à eux. C'était une blessure béante, qui ne se refermera probablement jamais. Au fond de lui, il était persuadé que c'était de sa faute.

Car il avait vu le futur.

Ils devaient sauver ce monde du Vide. Seth et Livià, ensemble, auraient triomphé après des décennies de lutte. Il l'avait vu, et pourtant, ce futur n'existera jamais, car Seth a perdu la vie à sa place. Daniel n'aurait pas du survivre à leur première aventure. Ça aurait du être lui, le catalyseur de la ferveur de Marchebruine. En perdant la vie, il aurait permis à Seth de devenir un grand chef, il aurait permis à sa guilde de devenir héroïque. Mais ça n'arrivera pas, parce qu'il a survécu à Cavanaugh.

Peut-être était-ce là sa véritable malédiction. Celle d'être continuellement obsédé par le "et si" qui afflige tout ceux qui n'étaient pas prêt à appréhender la vision d'un monde possible, mais qui s'est néanmoins offerte à eux. Car personne ne pourra le rassurer sur ce point. Asmodèle, la mère de sa fille, et peut être la femme qu'il a le plus aimé, a quitté ce monde en laissant derrière elle Evey.

Evey.

Le simple fait de penser à sa fille offra de la chaleur à son cœur serré. Dans tout ses doutes vis à vis de lui-même, elle était un phare. Un faisceau qui lui permettait de ne pas se perdre. Elle incarnait sa principale raison de se battre, peut être même au delà de l'immense loyauté qu'il éprouve envers sa guilde et ses frères. Pour elle, il renverserait le monde. Pour elle, il le détruirait. À ses yeux, elle est tout. Et c'est pour protéger le sourire de cet être si cher qu'il ira jusqu'à sacrifier la dernière partie de son âme. S'il peut lui permettre d'avoir une enfance normale, et d'être heureuse, alors tout ce qu'il fera aura un sens.

Son visage auparavant fermé s'éclaira d'un sourire. Comme à chaque fois qu'il s'enfermait dans ses réflexions macabres, elle l'en sauvait par sa seule existence. Quittant la pierre froide des murs de l'entrée du Refuge des Embruns, il repensa à son entraînement.

À comment il a sacrifié une partie de son être en échange du pouvoir.
À comment il a rallié l'homme qu'il a juré de tuer.
À comment il est maintenant devenu le fœtus d'un monstre.

S'il se destine maintenant à mourir avec ce monde, une chose est certaine. Il fera tout pour qu'un nouveau naisse, un monde où Marchebruine et ses membres sauront protéger les faibles. Il sacrifiera sa vie, son âme, jusqu'à son essence, pour que le Vide échoue. Et, il s'en fait la promesse : il fera tout pour garder la vie, l'honneur, et la morale de ses frères et sœurs. S'il est condamné à l'Ombre, il s'assurera qu'eux soient promis à la Lumière.

Il passe enfin les murs. Il pose enfin de nouveau le pied au Refuge. Alors, Marchebruine renaît, alors, Marchebruine vaincra.
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