Le Grand Dévoreur

L’histoire trouve son origine dans une graine née du Cauchemar ; une graine qui, si elle devait pousser, donnerait la vie à une plante dont les racines auraient pour propriété de dévorer l’essence et la vie de tout ce qui aurait le malheur de se trouver au-dessus d’elles. La pousse étant extrêmement lente, la graine en elle-même n’était pas un artefact trop dangereux, en ce qu’elle n’aurait jamais eu le temps de causer trop de mal avant d’être découverte et arrêtée.

Cette graine était entre les mains de Seth et surtout de son maître, un druide elfe de la nuit. Elle leur avait été remise par le vieux Broussard, un worgen druide que nous connaissions depuis Gilnéas : c’était l’ancien maître sorcier des moissons de Seth ; d’où leur présence à Hurlevent. Ils avaient pour mission, ordonnée par le Cercle cénarien, de voyager jusqu’au Berceau-de-l’Hiver pour que les harpies, là-bas, puissent la détruire.

Notre périple, à nous, débuta le jour où nous trouvâmes la chambre du maître de Seth dévastée, avec des traces évidentes de lutte, et la graine manquante.

La majeure partie de l’enquête fut menée par Daniel Varenne, Seth Arzela et moi-même, Livia Rossini. Nous commençâmes par cette chambre d’auberge, et pûmes découvrir qu’il y avait eu usage de l’arcane, plus particulièrement de la chronomancie (sur une serrure rouillée, et une fenêtre brisée), et probablement du Vide (pour troubler l’esprit de l’aubergiste). Le druide elfe, lui, avait été enlevé non sans se débattre.
Daniel trouva, au-dehors sur les toits, une rune usitée de portail. Un gamin des rues aurait aperçu, à l’intérieur, de hautes montagnes et des cieux où la foudre tombait, des neiges éternelles et des constructions titanides. Nous en avons déduit qu’il s’agissait des Pics Foudroyés.

Nos premières suspicions se sont portées sur le vieux maître Broussard, qui avait remis la graine à Seth et à son maître. L’artefact étant de nature cauchemardesque, nous avions évoqué la possibilité d’une éventuelle corruption. Cela nous a mené jusqu’à sa bicoque, dans la forêt d’Elwynn, où nous avons fouillé des carnets de voyage à la recherche d’informations.
Nous avons découvert quelques détails sur l’expédition en Val’sharah qui avait pour but de récupérer cette graine, dont l’objectif premier était bien sa destruction : organisée par Baulus Crona, un mage éminent de la tour des mages, et brillant transmutateur, elle avait mobilisé une dizaine de personnes. Crona était un nom familier à mes oreilles, et pour cause : ses ouvrages sur la chronomancie étaient étudiés en classe et il était connu en outre pour avoir participé à l’exploration d’Ulduar, aux côtés de la Ligue des explorateurs.
Rien n’était suspect chez Broussard, en réalité, et cela nous fut confirmé lorsque nous le rencontrâmes plus tard dans l’après-midi : des migraines l’assaillaient dès qu’il essayait de repenser à Baulus Crona et à – nous le découvrirons plus tard – sa compagne. Nous en avons déduit qu’il avait été sujet au même traitement que celui de l’aubergiste.

Nous le priâmes de nous rejoindre à Hurlevent, et nous-mêmes rentrâmes en portail pour partir à la recherche d’un prêtre de la Lumière. C’est ce jour, à la Cathédrale, que nous rencontrâmes pour la première fois Caryll Forgerune, une jeune naine qui n’hésita pas une seconde à nous apporter son aide, bien que n’ayant pas tous les tenants et aboutissants d’une histoire que nous tenions à conserver secrète.
Grâce à son aide, nous avons pu dissiper l’emprise qui s’exerçait sur le vieux Broussard et il put nous éclairer : il nous indiqua l’existence d’Alita Cavanaugh, la prêtresse et compagne de Crona. C’est après ces révélations que nous prîmes le temps d’expliquer la situation à Caryll et elle en saisit les enjeux immédiatement.
Car nous avions nos coupables, désormais, et si la graine n’était pas dangereuse seule, elle pouvait bien plus le devenir en additionnant un druide capturé aux mains d’une prêtresse aux mœurs incertaines et un chronomancien.

La suite fut dédiée à des recherches plus approfondies sur les noms que nous avions pu découvrir et il s’est avéré que Cavanaugh était recherchée par l’Eglise de la Lumière pour son utilisation du Vide et son ancienne appartenance au Marteau du Crépuscule.
Baulus Crona, lui, avait été accompagné notamment de deux mages durant l’exploration d’Ulduar : Lamya Shaft et Aelrindel Baxter, qui se trouvaient tous deux à Hurlevent. Il disposait en outre de sa propre tour dans les Bois de la Pénombre pour y étudier la magie tranquillement.
Nous décidâmes d’abord de visiter la tour, en compagnie de Meirem Luvrel, un vétéran et ancien milicien de Gilnéas – une ancienne connaissance, qui insistait pour ne pas me laisser aller seule au-devant du danger. Ne sachant guère ce que nous étions susceptibles d’y trouver, nous établîmes un stratagème, où Seth, en forme worgen, ferait semblant de nous pourchasser, afin que nous puissions entrer dans la tour sans suspicion. Tout se passe comme prévu, à ceci près que les hurlements de Seth, un peu trop convaincants, attirèrent d’autres worgens sauvages. Ils ne passèrent cependant pas les barrières de protection qui protégeaient la tour.
C’est Angus Crona, le fils de Baulus, qui nous ouvrit et nous accueillit. La tour était impressionnante : un gigantesque sablier était au beau milieu, avec en prime le bâton du magicien qui y lévitait. Son fils nous expliqua qu’il s’agissait d’une trouvaille des Pics Foudroyés, datant de son voyage à Ulduar, et qu’elle était une sorte de clé pour activer un mécanisme ; et également que son père était absent, et, ces derniers temps, obsédés par tout ce qui pouvait concerner la région. Il évoqua un changement d’attitude net, que nous devinions liée à la rencontre avec Alita Cavanaugh. Il est à noter un semblant de lucidité de Baulus qui l’avait prié, quelques semaines avant tout cela, de veiller sur la tour, et de ne laisser personne entrer – pas même lui.
La conversation fut coupée courte lorsqu’un chevalier de la mort, perché sur un gigantesque proto-drake, attaqua la tour. Il la détruisit dans le même temps et manqua de tous nous tuer – Daniel passa rigoureusement près de la mort. Le chevalier impie s’empara du bâton de Crona et partit avec, nous laissant la vie à peu près sauve.

Le reste de nos recherches s’était porté sur les deux mages que Crona avait fréquenté : Shaft et Baxter. Nous les avions interrogés pour essayer de connaître le genre de fréquentations de Crona, son caractère, et s’il était foncièrement malveillant. Nous nous sommes rendu compte rapidement qu’il s’agissait d’un homme de bien, mais qu’il était manipulé entièrement par la prêtresse du Vide. Baxter, le demi-elfe bâtard, décida, lui, de se joindre à nous pour essayer de le secourir.

Nous nous intéressâmes également au chevalier de la mort qui nous avait interrompu : nous ne savions pas pour qui il pouvait travailler : était-il aux ordres de Cavanaugh, ou d’une organisation quelconque ? C’est Angus Crona qui nous apporta indirectement la réponse, en nous faisant part de l’appartenance de son père Baulus à la Loge, un regroupement de sorciers.
Daniel enquêta longuement sur le sujet, et c’est lui le mieux placé pour en parler, plus que moi. S’il le désire, il relatera ses expériences et rencontres sur le papier. Je résumerai toutefois ses propos et découvertes pour la compréhension de tous : il apprit l’identité du chevalier, un ancien paladin du nom de Thoraval de Havregenet (une famille que fréquentait Cavanaugh) et il apprit l’existence de son ancienne fiancée et mère de leur enfant : Ariane Wynflaeth, avec leur fils Aquilleus.
Nous nous mîmes en quête de cette dernière et réussîmes à la trouver dans le lieu désolé des Bois-endormis. Elle accepta de nous accompagner et d’essayer de pouvoir faire pencher la balance en notre faveur, à la condition qu’elle puisse avant mettre son enfant en sécurité, ce qu’elle fit.
Il est à noter que la Loge nous donna son appui financier ainsi que cinq griffons pour l’expédition qui se profilait. De plus, les sorciers nous apprîmes que Cavanaugh appartenait à une organisation secrète dirigée par un certain Comte Octave de Rivesonge. Je laisse le soin à mes lecteurs de se renseigner par eux-mêmes sur le sujet, car je n’en parlerai pas plus dans ce rapport.

Entre temps, Caryll, qui avait un passé d’archéologue conséquent, fit des recherches sur les Pics Foudroyés et les éventuels endroits où nous pourrions retrouver le duo infernal, le maître de Seth, et la graine. Elle évoqua le moteur qui se trouve encore aujourd’hui au cœur de la région et quelques divers temples qui auraient pu être intéressants à explorer. Mais le moteur retint notre attention, en ce qu’il s’enfonçait au plus profondément des Pics, et que le motif de Cavanaugh devenait de plus en plus clair : toucher, d’une façon ou d’une autre, la prison de Yogg-Saron. Il était largement possible que le Grand dévoreur puisse libérer les chaînes qui le retenaient, ou permette d’entrer en contact avec lui.
En reliant quelques récits et découvertes – celui de Shaft, et d’Angus sur le bâton de Crona – nous avons découvert l’existence d’une salle de maintenance du moteur, enfoncée profondément sous la montagne, d’où Crona et Cavanaugh pourraient opérer. Nous nous munîmes de matériel, de cartes, et d’un expert en survie – Baudrick Bergsel, et fixâmes enfin un départ pour l’expédition dans les Pics Foudroyés.

Déjà de nombreux jours en retard par rapport à Crona & Cavanaugh, nous décidâmes de passer par le portail menant à la Désolation des Dragons, ouvert de façon permanente dans les entrailles de Dalaran. Là-bas, une magicienne de la Loge nous attendait avec les griffons, et nous avons pu commencer notre périple.
La route fut longue jusqu’aux Pics Foudroyés, et elle fut interrompue par l’apparition du Chevalier de la mort, toujours monté sur son proto-drake bardé de fer. Si aucun de nous n’est mort durant cette rencontre, il est à noter qu’il tua en revanche la plupart de nos griffons (tous, sinon un seul en réalité) et nous mis tous au sol, y compris sa femme qu’il remarqua pourtant.
Nous rassemblâmes nos vivres et matériaux quand il reparti dans les pics enneigés, son office terminé, et décidâmes de tenter notre chance à K3, une ville gobeline où nous dûmes débourser bien trop d’argent pour notre logement. Epuisés, et blessés, nous prîmes quelques jours de repos pour préparer notre route jusqu’à la salle de maintenance.
Nous avons pu entendre, ici, l’histoire tragique qu’était celle du chevalier, Thoraval de Havregenet, et d’Ariane Wynflaeth, dont l’amour fut toujours troublé par des séparations et les morts répétées de l’ancien paladin. Nous avons également rencontré un chasseur de démons, Mahavel Cœur-de-l’Automne, qui avait fait de celui-ci sa proie, et avait décidé de nous accompagner pour nous en débarrasser.

Le seul chemin possible vers notre destination nous obligeait à escalader un gigantesque glacier et Bergsel nous prépara fort bien pour l’exercice. À défaut d’avoir tout le matériel rêvé pour ce genre de choses, nous étions prudents et disposions de plusieurs mages, prompts à incanter un sortilège de Chute lente – et ce fut nécessaire plusieurs fois, il faut l’admettre.
Nous avions entamé une bonne moitié de notre périple et demeurions sur une grande plateforme de givre lorsque le Chevalier de glace surgit de nouveau. Sans se jeter sur nous directement, cette fois, il réclama Ariane, son ancienne fiancée, laquelle s’avança sans hésitation pour le rejoindre. Il clama que le travail qu’il faisait pour Cavanaugh était désormais terminé et qu’il n’en avait plus après notre groupe.
Le chasseur de démons désirait cependant s’en prendre à sa proie, et les deux entamèrent un long combat qui nous inquiéta rapidement : les cris, autant que les coups, avaient toutes les chances de provoquer une avalanche ou de réduire à néant la plateforme. Nous décidâmes alors de reprendre notre ascension et grimpèrent de nouveau, plus empressés. Daniel tint à rester quelques instants de plus pour entendre ce qui pouvait se dire, et voir ce qui allait se passer, mais aussi pour essayer de convaincre Ariane de terminer l’escalade avec nous ; mais il échoua ici. Seth alla le chercher lorsque la situation devint dangereuse et, arrivés en haut, nous étions prêts à reprendre notre route.
Bergsel ne l’entendit pas de cette oreille, et, regrettant d’avoir laissé Ariane à ce qui ressemblait de plus en plus à une mort certaine, il décida de son propre chef d’y retourner pour tenter de l’extirper de ce qu’il s’y tramait. Nous autres, en haut, ne pouvions plus rien voir du combat, mais nous en entendions malgré tout le boucan, et constations les conséquences qu’il avait sur la glace, qui devenait de plus en plus fragile.

Nous réussîmes à traverser la vallée remplie de harpies en expliquant brièvement notre but et notre bonne foi. Celles-ci, moins agressives depuis le retour d’Aviana, acceptèrent de nous laisser traverser tant que nous ne nous approchions pas des nids. L’entrée du moteur se trouvant en hauteur, Seth se mit à la recherche du dernier griffon vivant, qui était allé se réfugier au Fort-du-Givre. Pendant ce temps-là, Bergsel revint miraculeusement sain et sauf, mais sans la dame Ariane. Avec l’effondrement du glacier, nous ne pûmes que supposer sa mort, et celle de son époux.
Le chasseur de démon revint vers nous également, bien vivant, mais il disparut par la suite.

Nous fîmes quelques allers retours pour faire monter tout le monde dans la salle de maintenance, et nous approchèrent le plus prudemment possible. L’endroit était gigantesque, un complexe titanide comme il y a beaucoup près d’Ulduar… mais inédit pour la plupart d’entre-nous. Et il faut le dire, c’était d’une magnificence rarement égalée.
Des hurlements de douleur et des psalmodies incantatrices parvinrent rapidement à nos oreilles et nous pressâmes le pas. C’est Baulus Crona qui se présenta à nous le premier. Ayant établi l’ombre d’un plan avant de venir jusqu’ici, nous nous étions tous mis d’accord sur la nécessité de le mettre hors d’état de nous nuire, et de se nuire à lui-même. Nous savions qu’il aurait été capable jusque d’annuler la mort d’Alita, s’il était sous son influence. Il tenta d’abord de nous persuader de partir, et de ne pas mettre nos vies en danger.
Nous l’avons désarmé par un mensonge, et nous lui avons annoncé la mort de son fils Angus : nous pensions qu’il s’agissait du seul point faible capable de faire surgir un instant de lucidité ou de trouble. Cela fonctionna, puisqu’il se mit à avoir de terribles migraines : de quoi nous laisser la possibilité de l’assommer, après des tentatives échouées de Caryll pour dissiper le contrôle mental qui étreignait son esprit. Nous nous couvrîmes tous sous couvert d’invisibilité pour rejoindre ensuite le balcon sur lequel se tenait Cavanaugh.

La scène était des plus angoissantes : la prêtresse incantait en direction du maître de Seth, le druide, attaché plus loin après un gouffre contre un mur. La graine se tenait au milieu du balcon, et des racines avaient déjà commencé à pousser.
Seth se jeta le premier sur Cavanaugh dans sa forme bestiale, suivi de près par un carreau tiré de l’arbalète de Baudrick, et elle n’eut guère le temps de prononcer un seul mot avant de rendre l’âme… du moins, nous pensions qu’elle l’avait fait. Daniel s’est occupé de ramener l’elfe de la nuit sur notre plateforme, pour le détacher promptement. Aelrindel alla chercher Crona pour tenter de le réveiller, mettant par-là même sa santé en danger. Seth, lui, s’approcha de la graine pour tenter d’en ralentir la croissance, tandis que nous essayions de trouver un moyen de la détruire – d’où le besoin du chronomancien.
Toutefois, quelque chose n’allait pas. Il y avait un désintérêt dans le regard de Seth qui m’était peu familier, et une ombre devant le bleu d’habitude si éclatant de ses yeux. Il faut aussi noter que les racines continuaient de grandir, et plus vite encore. J’ai pris sur moi pour le repousser grâce à l’arcane pour l’éloigner de la graine. Je craignais d’abord que c’était elle qui avait une mauvaise influence sur lui, puisqu’il avait semblé retrouver ses pensées une fois poussé plus loin. Puisqu’il avait l’air lucide, il revint près de la graine, le doute planant finalement.
Mais les racines se mirent à attaquer notre groupe et nous comprîmes qu’il était contrôlé par la Prêtresse du Vide. Un combat des plus anarchiques s’ensuivit alors : Cavanaugh utilisait toutes les ressources de notre druide pour se battre, y compris sa forme d’ours, tandis que nous essayions de retenir nos coups pour ne pas le blesser trop durement. Daniel eut l’idée de se servir de son sabre, dont la lame était en partie faite de saronite, pour briser la graine. Cela fonctionna, et Seth rendit sur le sol un vomi noirâtre qui se trouvait être Alita.

Les choses ont dégénéré à partir de là : Baxter était dans un état trop faible, Crona peinait à se réveiller, et le maître de Seth était inconscient. Mais Cavanaugh s’est transformée en un gigantesque limon noir, qui se décomposait peu à peu pour se séparer en toujours plus de flaques noires, qui commençaient à devenir bien trop nombreuses pour que nous puissions espérer en venir à bout. Chacune qui était explosée se séparait en deux autres, et ainsi de suite.
Nous prîmes la fuite, emmenant les inconscients avec nous, sauf Baxter qui insista pour rester là-bas et les ralentir, si nous promettions de ramener son mentor en sûreté. Il faut dire qu’il s’acquitta parfaitement de sa tâche et qu’il y mit toutes ses ressources, et que son sacrifice ne fut pas vain. Il mourut pour nous et pour Crona, mais il le fit avec un panache dont je me souviendrai toute ma vie. Mais même la fuite fut difficile, pour être honnête : certains retardataires ont failli y passer, si Caryll n’avait pas invoqué la Lumière au meilleur moment possible.

C’est la mort aux trousses que nous avons pu nous extirper du complexe titanide, pour découvrir les Pics Foudroyés plongés dans une grande tempête. La foudre frappait, et nous nous sommes échappés de notre perchoir avant de nous la prendre en même temps.
Les détails m’échappent, mais Seth parvint à diriger les éclairs pour diriger la foudre droit vers l’entrée de la salle de maintenance, parvenant dans le même temps à brûler tout ce qui se trouvait à l’intérieur – le gigantesque limon noir, en l’occurrence.

Nous avons pu repartir sur Hurlevent ensuite, tous sonnés ou épuisés par notre périple. Nous avions perdu la Dame Ariane (bien qu’elle ne fasse pas initialement partie du groupe) et le mage Aelrindel Baxter au cours de notre route. C’était une mission dangereuse et nous ne nous attendions pas forcément à tous en sortir vivants : c’était un risque que chacun prenait en connaissance de cause. Je regrette toutefois de ne pas savoir où se trouve le fils d’Ariane et de Thoraval.

Baulus Crona retrouva son fils et tous les deux repartirent promptement à leur tour dans les Bois de la Pénombre pour la réparer, ce qui se fut rapidement avec les talents exceptionnels du vieux chronomancien. Pour nous remercier, il nous offrit trois choses : d’abord un ouvrage exceptionnel traitant de la transmutation et de la chronomancie (dont je suis la seule à pouvoir faire l’usage), un bestiaire avec au moins autant de valeur sur ce que l’on trouve en Azeroth, et un titre de propriété d’une demeure en ruines dans la forêt d’Elwynn.
Après visite de l’endroit, nous avons décidé d’en faire notre point de repère et de le remettre en état. Nous l’avons baptisé « Le Refuge des Embruns ».

Le maître de Seth gardera des séquelles toute sa vie du traitement qu’il a enduré sous les assauts répétés de Cavanaugh, sa mémoire est éparse, au mieux, et il a été remis dans les mains soigneuses du Cercle cénarien et de sa famille pour qu’il se remette.

Daniel a aussi enregistré les Marchebruine au registre officiel des guildes... ce n'est donc que la première aventure, et beaucoup d'autres feront suites. Espérons-le, avec moins de pertes.